BIOGRAPHIE 

Gaetan Viaris de Lesegno est un photographe, tout d’abord tireur professionnel, ayant suivi une formation au tirage argentique noir et blanc. Il s’est formé dans un laboratoire privé spécialisé dans les photographies de mode et en collaborant à des tirages de grande qualité. Cette expérience lui a permis de travailler son regard photographique, tant à la prise de vue qu’à la pratique du tirage. Ci-dessous, un des exemples témoignant de la répercussion sur son travail de ces apprentissages : 

« Je montre ici un exemple de tirage contrasté entre le « blanc » du chapeau et le fonds noir d’une photographie d’Helmut Newton. En parallèle, voici un exemple de tirages réalisé sur un spécialiste des cerfs-volants dans lequel j’ai appliqué cette même rigueur de tirage. »

- Gaëtan Viaris de Lesegno, 2022.

Gaetan Viaris de Lesegno s’est ensuite lancé en tant qu’autodidacte dans la photographie de 1970 à 1972. En 1972, lors d’un vernissage dans la boutique de la CFOC (Compagnie Française de l’Orient et de la Chine), il a fait la rencontre de Mario Pitrat, préparant un séjour de travail au Japon. Ce voyage était prévu pour le compte de la société en vue d’achats d’artisanat japonais de haut niveau. M. Pitrat a alors proposé à Gaetan Viaris de Lesegno de l’accompagner en tant que photographe afin d’illustrer sa recherche. Leur voyage d’étude les a menés principalement jusqu’à l’île de Kyûshû, où ils ont visité des ateliers de poterie, de bois, de cerfs-volants et de laques.

Dans ce travail photographique qui lui a été confié, tout en étant confronté aux travaux de ces artisans, Gaetan Viaris de Lesegno a tenté par « l’image fixe argentique noire et blanche », de valoriser non seulement la maitrise gestuelle, mais aussi l’énergie physique et spirituelle qui habite ces créateurs.

Par la suite, Gaetan Viaris de Lesegno a habité dans la ville de Kyoto, hébergé dans un centre culturel américain. Puis il a vécu à Tokyo, où il a rencontré le journaliste Robert Guillain, correspondant du Monde, un des rares occidentaux à avoir vécu la guerre à Tokyo, notant dans ses carnets le drame des bombes incendiaires et atomiques tombées sur le Japon. 

En 1982, une exposition à L’Espace Japon à Paris présente le travail de Gaetan Viaris de Lesegno, ayant pour thème le marché Kitano « Tenjin Ichi ». Cette exposition a lieu en présence de Robert Guillain, qui a écrit l’introduction de son travail :

« Le vieux Japon savoureux et très vivant, Gaëtan Viaris le connaît bien et l’aime. Laissons-nous guider par lui au marché du Kitano à Kyoto, et voici ce Japon imprévu, tout au bout de l’Asie et pourtant proche de nous par son âme populaire. »

Son travail sur le Japon se ponctue par son retour en France en 1974, année pendant laquelle il reprend son activité de reporter-photographe. Il réalise de nombreux reportages dans différentes régions du monde de 1976 à 1987, et certaines de ces œuvres ont été acquises par le Musée Guimet. 

De 1984 jusqu’à aujourd’hui, Gaetan Viaris de Lesegno s’est consacré à l’issue d’un travail de maitrise, sous la direction de Jean-Claude Moineau à l’Université Paris VIII, au travail argentique noir et blanc. Il a pris pour objet le point de vue sur la sculpture, d’après les réflexions d’Heinrich Wölfflin sur « Comment photographier la sculpture ? ». Il l’a ensuite appliqué sur la peinture ancienne, permettant ainsi par le biais d’un cadrage orienté et singulier et par la qualité du tirage noir et blanc qui accentue la sensualité de la représentation picturale, une lecture inédite de l’œuvre originale. Ces travaux, dit en « anamorphose », ont fait l’objet d’une première exposition au Musée des Beaux-Arts de Caen en 1993, « Anamorphose d’un regard sur la peinture baroque », titre proposé par le commissaire d’exposition Alain Tapié (catalogue français-allemand). 

A ces travaux, s’ajoute ses créations artistiques actuelles, pour la plupart réalisées en 2022. Dans la continuité du don effectué à la Fondation Franco-Japonaise Sasakawa, Gaetan Viaris de Lesegno a exprimé la volonté d’enrichir son fonds photographique par un assemblage de prises vues, réalisées sur ordinateur, capturant des scènes de films célèbres japonais ou d’autres vidéos. Il a aussi assemblé certaines de ses anciennes photographies, permettant une vraie réflexion sur son travail.