GLOSSAIRE MACHIYA

 

Les machiya sont au cœur du travail de recherche de Claire Gallian. Elle les a observées, étudiées, travaillées. Ses réalisations photographiques sont la trace de cette recherche. Habitant Kyôto, c’est tout naturellement qu’elle a photographié, d’abord, celles de son environnement. Afin de mieux appréhender ses clichés, le lexique ci-dessous a pour but de présenter les éléments composites d’une machiya typique.

L’avant-toit : tôri-hisashi 通り庇

L’avant-toit s'étend vers la rue, sur la façade avant de la machiya. Souvent située dans une rue commerçante, tout le monde peut emprunter le chemin abrité par l’avant-toit. Il s’agit donc d’un espace semi-public.

Une image contenant bâtiment, extérieur, toit, plusieurs

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© FFJS- Fonds Claire Gallian, Imanishi-ke, Nara, 1985.

 

Extrémités inférieures des tuiles des avant-toits : ichimonji-gawara 一文字瓦

Les extrémités inférieures des tuiles des avant-toits sont droites comme si elles avaient été coupées. En mettant l'accent sur les lignes horizontales des tuiles, cela crée un sentiment d’unité dans le paysage urbain.

© FFJS – Fonds Claire Gallian, Sugimoto-ke, Kyoto, 1986.

 

Clôture : komayose 駒寄せ

La clôture permet de séparer la route des maisons. Autrefois, elle était également utilisée pour y attacher les chevaux et les vaches. Cela sert également à délimiter l’enceinte de la maison et par conséquent, la propriété de chacun des commerçants. 

© FFJS – Fonds Claire Gallian, Yamao-ke, Nara, 1985.

 

Fenêtres : mushiko-mado 虫籠窓

Les fenêtres en forme de grille sont caractéristiques des machiya. C'est un design que l'on retrouve souvent au deuxième étage. On dit qu'elles servent à la ventilation, à faire passer la lumière du jour et à éclairer naturellement, à la protection contre les incendies et à se protéger de la vue des passants.

© FFJS – Fonds Claire Gallian, Hagi-ke, Kyoto, 1983.

 

Porte principale : ôdo ou Kuguri-do 大戸・くぐり戸

Pour le transport de marchandises, les commerçants utilisent la porte principale de la maison., Pour prévenir des éventuels voleurs, la porte est située dans un renfoncement. Cela a également pour effet de maintenir la température ambiante aussi constante que possible.

© FFJS – Fonds Claire Gallian, Yoshimura-ke, Nara, 1985.

 

Support pliable : battari-shôgi ばったり床几

Le support pliable est souvent situé sous les avant-toits. Il est utilisé comme présentoir pour les produits du magasin et comme chaise pour les clients ou les passants.

© FFJS – Fonds Claire Gallian, Nakajima-ke, Kyoto.

Grille : kôshi 格子

La grille permet un éclairage naturel de la maison mais a aussi pour fonction d’empêcher les vols potentiels, car elle empêche les passants de voir l’intérieur de la maison. Cependant, l'extérieur peut être bien vu de l'intérieur de la maison. La conception de la grille diffère selon le type de magasin.

© FFJS – Fonds Claire Gallian, Torii-ke, Kyoto, 1983.

 

Inuyarai 犬矢来

Son nom viendrait du fait que cette construction a été installée pour empêcher les chiens et les chats d'uriner contre la maison. Cela a aussi pour rôle de séparer la propriété de la route et permet de protéger la maison des éclaboussures de boue et de la poussière. L’inuyarai est fait de bambou mais plus récemment on peut voir beaucoup d’inuyarai en métal.

Une image contenant bâtiment, extérieur, pierre

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© FFJS – Fonds Claire Gallian, Machiya de Kyoto, 1991.

 

Certaines pratiques sont aussi typiques des machiya, comme :

Kadohaki et uchimizu 門掃き・打ち水

Le kadohaki et uchimizu sont des coutumes ancestrales, consistant à laver le portail et asperger d'eau la route devant la maison. Asperger la route devant sa maison permet aussi de rafraichir l’atmosphère et de passer l'été au frais. Ces habitudes de vie sont aussi l'occasion d'approfondir la communication entre les habitants et de favoriser les modes de vie locaux.

© FFJS – Fonds Claire Gallian, Uchimizu, Kyoto, 1983.

 

L’intérieur de la machiya reflète sa double fonction de commerce et d’habitation, ce qui la rend singulière. Elle est donc composée des éléments suivants, que l’on peut très bien remarquer dans les photographies de Claire Gallian : 

Salle de tatami : zashiki 座敷

La salle de tatami faisant face à la cour arrière est une pièce prestigieuse qui sert de lieu de réception pour les invités. Pour cette raison, les piliers et les colonnes du sol sont souvent fabriqués avec des matériaux et des styles particuliers.

Une image contenant fenêtre, intérieur

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© FFJS – Fonds Claire Gallian, Ueda-ke, Nara, 1986.

 

Ouverture au plafond : hibukuro 火袋

L’ hibukuro est un espace ouvert dans le haut plafond de la pièce principale et de la cuisine d’une machiya. Son but est d’évacuer la chaleur et la fumée de la cuisson, mais aussi de limiter la propagation du feu lors d’incendies. L’ hibukuro fournit aussi de la lumière naturelle pour éclairer la pièce et permet d’aérer la pièce. La beauté des sculptures des poutres de la charpente permet de témoigner de la qualité de l’artisanat japonais.

Une image contenant métal, bois, gril, cuisiné

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© FFJS – Fonds Claire Gallian, Onishi-ke, Kyoto, 1983. 

 

Jardins intérieurs : tsubo-niwa et oku-niwa 坪庭・奥庭

La plupart du temps, il y a deux jardins intérieurs au sein des machiya. Le jardin tsubo est un petit jardin entre les pièces, et le jardin arrière (oku-niwa) est le jardin faisant face à la salle de tatami à l'arrière de la maison. Même dans les zones urbaines, c’est un espace où l’on peut profiter de la nature des quatre saisons. Il permet de profiter du vent et de la lumière et empêche également la propagation du feu en cas d'incendie.

 

© FFJS – Fonds Claire Gallian, Aotani-ke, Kyoto, 1983.


 

Couloir intérieur : tôri-niwa通り庭

La lumière et le vent pénètrent dans la maison via ce couloir, long et étroit, dont le sol est en terre battue et qui s'étend de l'entrée à l'arrière de la machiya. Il relie la magasin à la cuisine où se trouve le four ancien. 

Une image contenant intérieur, meubles, encombré

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© FFJS – Fonds Claire Gallian, Torii-ke, Kyoto. 

 

Four ancien : okudo-san おくどさん

"Okudo-san" est un mot de Kyoto qui fait référence à four dans lequel on fait cuire le riz et des plats. Il est souvent installé à l’arrière des machiya, sur le sol en terre battue. La coutume est de prier en l’honneur du feu, en décorant le four et ses alentours d’amulettes et de statuettes bouddhistes. 

 

Une image contenant intérieur, sale

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© FFJS – Fonds Claire Gallian, Kodera-ke, Kyoto, 1983.